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Chapitre 1 - Dieu existe, et depuis toujours

Partie 2 - Les Arguments Métaphysiques et Logiques

Réseau

Nous continuerons nos démonstrations sur l'existence de Dieu avec les arguments métaphysiques et logiques. Le terme métaphysique, ici sera compris dans une conception philosophique, c'est-à-dire, une discussion sur les causes premières.

Métaphysique :
Partie fondamentale de la réflexion philosophique qui porte sur la recherche des causes, des premiers principes.
Trésor de la Langue Française informatisé

Ce sont des arguments qui ne s'appuient pas sur l'expérience sensible du monde, mais sur la pensée. Il s'agit de raisonnements plus abstraits, utilisant l'art de la dialectique. En islam, on parle aussi de « kalâm », une méthode qui cherche à introduire de la rationalité dans le discours théologique, afin de répondre à ce qui peut paraître contradictoire.

Toujours à l'aide de la littérature occidentale, nous mettrons en lumière deux des plus grands raisonnements sur l'existence de Dieu qui sont les arguments ontologique et cosmologique.

L'Argument Ontologique ?

Tout d'abord commençons par définir ce qu'est l'ontologie.

Ontologie :
Partie de la philosophie qui a pour objet l'étude des propriétés les plus générales de l'être, telles que l'existence, la possibilité, la durée, le devenir.
Trésor de la Langue Française informatisé

L'argument ontologique est une démonstration qui se base sur une analyse conceptuelle. C'est-à-dire que le but de cette analyse est de prouver l’existence de Dieu à partir de Son essence, de Sa définition, indépendamment du monde sensible.

Le précurseur de cette argumentation est Anselme de Cantorbéry, un écrivain mystique d'occident du XIème siècle. Il a établi une allocution sur l'existence de Dieu et sur Ses attributs, dans le deuxième chapitre de son ouvrage Proslogion :

« Mon Dieu, vous qui donnez l'intelligence à la foi, faites que je comprenne, autant que vous le jugez utile, que vous existez comme nous le croyons, et que vous êtes tel que nous vous croyons. La foi nous dit que vous êtes l'être par excellence, l'être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir. « L'insensé a dit dans son cœur : II n'y a point de Dieu ; » a-t-il dit vrai ? La foi nous trompe-t-elle quand elle affirme l'existence de la divinité ? Non, certes. L'insensé lui-même, en entendant parler d'un être supérieur à tous les autres et au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir, comprend nécessairement ce qu'il entend ; or, ce qu'il comprend existe dans son esprit, bien qu'il en ignore l'existence extérieure. Car autre chose est l'existence d'un objet dans l'intelligence, autre chose la notion de l'existence de cet objet. Ainsi quand un peintre médite un tableau qu'il va bientôt jeter sur la toile, ce tableau existe déjà dans son esprit ; mais l'artiste n'a pas encore l'idée de l'existence réelle d'une œuvre qu'il n'a pas encore enfantée; il ne peut avoir cette idée que lorsque l'œuvre conçue dans son imagination prend une forme et s'incarne, pour ainsi dire, sous son pinceau. Dès lors cette œuvre existe à la fois et dans l'esprit de l'artiste et dans la réalité. L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir. »

Anselme de Cantorbéry

Pour Anselme, Dieu est l'idée la plus grande qui peut être pensée par l'homme. Cependant, pour lui, celui qui nie l'existence de Dieu n'a pas encore accédé à l'idée la plus grande, car Dieu sans l'existence est une idée moins grande que Dieu avec l'existence.

Dans ce passage, Anselme nous fait une comparaison avec un peintre qui s'apprête à reproduire son œuvre sur la toile. L'œuvre du peintre n'existe, au début, qu'en idée dans son esprit, mais ne finit par exister concrètement que lorsqu'il la peint sur la toile ; « Dès lors cette œuvre existe à la fois et dans l'esprit de l'artiste et dans la réalité ». De la même façon, pour le croyant, Dieu existe à la fois dans son esprit, mais aussi à travers le monde qui le manifeste. Tandis que celui qui conçoit Dieu sans l'existence dans son esprit, ne peut lier Son existence avec son environnement. Ce qui signifie qu'en réalité, ce dernier n'a pas encore compris l'essence de Dieu, et ne peut donc pas penser Son existence.

Plus tard, au XVIIème siècle, René Descartes, le philosophe français, reprendra cet argument dans ses Méditations Métaphysiques, en mettant l'accent sur le fait de bien faire la distinction entre l'essence et l'existence des choses. Toute chose qui a une essence ne possède pas automatiquement l'existence, mais l'existence fait partie de l'essence d'une chose. Si nous prenons l'exemple du personnage Mickey, inspiré par les studios Disney, il s'en suit que Mickey possède une essence, mais n'existe pas. Par conséquent, il reste tout de même, une certaine réalité de notre monde, un produit de l'imagination des hommes.

René Descartes

« Tant s’en faut, c’est ici qu’il y a un sophisme caché sous l’apparence de cette objection : car de ce que je ne puis concevoir une montagne sans vallée, il ne s’ensuit pas qu’il y ait au monde aucune montagne, ni aucune vallée, mais seulement que la montagne et la vallée, soit qu’il y en ait, soit qu’il n’y en ait point, ne se peuvent en aucune façon séparer l’une d’avec l’autre ; au lieu que, de cela seul que je ne puis concevoir Dieu sans existence, il s’ensuit que l’existence est inséparable de lui, et partant puisse pas qu’il existe véritablement : non pas que ma pensée puisse faire que cela soit de la sorte, et qu’elle impose aux choses aucune nécessité, mais, au contraire, parce que la nécessité de la chose même, à savoir de l’existence de Dieu, détermine ma pensée à le concevoir de cette façon. Car il n'est pas en ma liberté de concevoir un Dieu sans existence (c'est-à-dire un être souverainement parfait sans une souveraine perfection), comme il m'est libre d'imaginer un cheval sans ailes ou avec des ailes. »

René Descartes

Descartes ne peut concevoir un Dieu n'ayant pas pour attribut l'existence, au même titre qu'il n'y aurait pas de montagne sans vallée. Pour lui, Dieu est nécessairement parfait. Ainsi l'existence est elle-même une perfection, car ce qui n'existe pas n'est, par essence, pas parfait. Par conséquent, Dieu ne pourrait être parfait sans posséder l'attribut de perfection qu'est l'existence. Ce qui nous amène au syllogisme suivant appliqué par Descartes :

  1. Dieu est un être parfait.
  2. Une perfection qui ne comprendrait pas l'existence ne serait évidemment pas complète.
  3. Donc, Dieu est aussi doté de l'existence.

Pour simplifier, et comprendre plus clairement, on remplacera Dieu par n'importe quelle création imaginaire. Par exemple, si nous continuons avec notre personnage Mickey ; personne ne créer de débat philosophique sur l'existence ou non de ce dernier ; Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il n'est pas le produit d'une réflexion logique, contrairement à Dieu qui peut être retrouvé par le raisonnement. Puisque dans la réalité, une souris ne parle pas, ou ne porte pas de vêtement, mais plus directement parce que Mickey est un cartoon, et par essence un cartoon n'existe pas. On dit alors que Mickey est du domaine de l'imagination. Mickey, contrairement à Dieu, ne peut subsister par lui-même et a besoin d'une intelligence extérieure pour s'ancrer dans la réalité, en l'occurrence ici, il s'agit de l'imagination de Walt Disney.

Allah ! Pas de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même « al-Qayyum ».

اللَّهُ لَا إِلَٰهَ إِلَّا هُوَ الْحَيُّ الْقَيُّومُ

Coran, Sourate Al-Imran, La Famille de ‘Imrân, Verset 2

« Al-Qayyum » est un attribut de Dieu en Islam, que l'on retrouve dans le Coran. Il a pour signification Celui qui subsiste par Lui-même, mais aussi, Celui qui existe, qui est éternelle et sans changement. Cette notion sous-entend aussi, qu'Il n'est pas atteint par l'inexistence et par l'anéantissement.

En islam, nous n'aimons pas dire que Dieu est parfait ou qu'Il existe, mais plutôt que Dieu est exempt de toutes imperfections, et de l'inexistence. Dire que Dieu est parfait, sous-entend une limite, une case dans laquelle Dieu serait assujetti. Ce serait rabaisser Sa divinité. Or, dire qu'Il est exempt d'imperfection permet de ne pas donner de limites à Sa perfection, et montre qu'elle dépasse la compréhension terrestre de la notion de perfection. De la même manière, Dieu existe d'une façon qui transcende notre compréhension de l'existence.

Dernière question : Pourquoi Dieu subsiste par Lui-même ? Tout simplement parce qu'Il est, par essence, éternel, indépendant de toute chose de Sa création. Autrement dit, le concept de Dieu existe indépendamment de l'homme et de l'esprit. Si vous comprenez que l'homme n'est pas, et n'a pas été le créateur de la pensée, vous vous rapprocherez certainement d'une bonne compréhension de ce qu'est Dieu.

L'Argument Cosmologique ?

Voie Lactée

L'argument cosmologique tire sa légitimité dans l'explication de la première cause de l'univers. La démonstration avancée ci-dessous sera extrêmement précise, et les mots employés ne doivent aucunement être altérés, sans quoi le raisonnement deviendrait faux.

C'est une argumentation qui a été utilisée par de nombreux grands esprits tels que Aristote, Saint Thomas d'Aquin, ou encore Al-Kindi. Il se présente sous la forme suivante :

Forme A
  1. Si l'univers est compréhensible, alors tout a une cause, la cause a elle-même une cause et ainsi de suite.
  2. Or si la suite est infinie alors l'univers n'est pas compréhensible (ce qui viole la première prémisse).
  3. Donc la suite n'est pas infinie. Il existe une cause ultime ou cause première qui n'est causée par rien et que l'on peut appeler Dieu.

Ce raisonnement peut aussi être décomposé en deux étapes syllogistiques, et prendre la forme qui suit :

Forme B
  1. Tout ce qui commence à exister à une cause.
  2. Or l'univers a commencé à exister.
  3. Donc l'univers à une cause.
  4. La cause de l'univers ne doit pas avoir de cause.
  5. Or Dieu est éternelle, autrement dit, Il est incausé.
  6. Donc Dieu est la cause de l'Univers.

Nous ne commenterons pas ici l'ensemble des étapes, car nous y reviendrons pour apporter des explications plus précises à chacune d'entre elles, concernant d'autres problématiques.

Toutefois, le premier élément auquel fait référence cette démonstration est le principe de causalité. C'est-à-dire que chaque cause produit un effet, et chaque effet est le produit d'une cause. La cause précède toujours l'effet, et l'effet ne peut précéder sa cause. C'est un principe admis aussi bien en philosophie qu'en physique mécanique, qui n'a jamais été mis à défaut. Donc les prémisses (A ; 1) et (B ; 1,2,3) sont vraies.

Ensuite, le raisonnement fait appel à la cause de l'univers, une cause qui serait elle-même sans cause. C'est-à-dire que l'on conçoit l'Univers avec un commencement, et qu'il ne peut être une suite d'évènements infinis. Nous ne développerons pas plus ici, mais, pour comprendre la vérité de ces prémisses (A ; 2 et B ; 4), il faut se référer à la réfutation de l'argument de la régression infini , la troisième voie de Saint Thomas d'Aquin et à la théorie du Big Bang . S'il peut y avoir une cause sans cause, c'est simplement parce que le Big Bang, soit la naissance de l'univers pour simplifier, a créé l'espace/temps, et par conséquent, les lois de la physique ne s'appliquent pas antérieurement à cet évènement, comme le principe de causalité, puisqu'il n'y avait pas encore de dimensions physiques.

Le dernier point est l'allusion au Dieu éternel. Cela fait partie intégrante de Sa définition, et se retrouve justifié dans les révélations abrahamiques.

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.

Bible, La Genèse 1, Verset 1

L'expression « Au commencement », par laquelle commence la traduction française de la Bible, dans la Genèse, est pertinente, car elle est différente de « Dès le commencement ». Elle vient alors montrer que Dieu existe avant la création, des cieux et de la terre, autrement dit, de l'Univers. Cela ne décrit que le commencement de notre Univers et démontre que le Dieu biblique possède l'attribut d’Éternité. D'ailleurs, un des noms de Dieu que l'on retrouve le plus souvent dans la Bible est l'Éternel.

Pour en revenir à l'islam :

Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus.

لَمْ يَلِدْ وَلَمْ يُولَدْ

Coran, Sourate Al-Ikhlas, La Pureté du Dogme, Verset 3

Ce verset du Coran montre l'attribut d’Éternité de Dieu en islam, et particulièrement le fait qu'Il soit incausé. Nous avions vu également, dans l'article précédent que Dieu subsistait par Lui-même (Al-Qayyum). Même si tout cela peut vous paraître incohérent, il faut se rappeler que Dieu n'est pas soumis aux mêmes lois que nous, Il transcende l'espace et le temps, de ce fait, il transcende également le principe de causalité. Dieu n'est pas assujetti aux lois dont Il est supposé être le Créateur.

Cette démonstration, nous l'avons peu développée ici, mais il faut garder à l'esprit, qu'elle refait surface, en raison des dernières découvertes en cosmologie sur l'Univers et notamment sur son origine.

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Anthony Ghelfo

Anthony Ghelfo, blogueur, essayiste, auteur de plusieurs ouvrages dont la collection Redécouvrir Dieu par la Raison. Son travail sur l'islam, au-delà des finalités pédagogiques, consiste à construire un discours cohérent permettant de comprendre la religion, en l'articulant avec la réalité du monde actuel. La nécessité d'actualiser la théologie, le pousse dans sa réflexion à proposer des solutions pour rendre l'islam plus soluble dans le contexte social français. Ce qui permettrait alors aux croyants de mieux vivre leur religion dans leur propre pays, sans concessions ni inquiétudes.


Redécouvrir Dieu par la Philosophie

Chapitre 1 - Dieu existe, et depuis toujours

  1. Chapitre 1 - Dieu existe, et depuis toujours
  2. Introduction
  3. L'Argument Ontologique ?
  4. L'Argument Cosmologique ?

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